Les façades de la ville portent la marque du temps. À Grenoble, du moyen-âge à aujourd’hui, elles sont comme un recueil de signes qui témoignent d’une organisation urbaine, de courants artistiques ou de modes de vie. Pierre, bois, végétal…aucun matériau n’est là par hasard. Projetons nos regards sur quelques murs de la ville.
L’ancien parlement du Dauphiné, ancien palais de justice. Place Saint André
Sa façade bicolore correspond à deux époques : Gothique flamboyant et Renaissance. La partie de couleur crème en pierres des carrières de l’Echaillon (Vercors), de style gothique flamboyant a été édifiée sous Louis XII, au 15e siècle, à la fin du Moyen-âge.
Ornée d’animaux sculptés dont deux escargots au-dessus du portail, elle comprend l’absidiole (petite chapelle). Le style gothique flamboyant s’est développé vers la fin de la guerre de 100 ans ; les décors extérieurs deviennent plus détaillés et exubérants. La partie gris bleuté, de style Renaissance, de l’architecte Pierre Bûcher, a été construite en pierres du Fontanil au 16e siècle sous les règnes de François Ier et de Charles IX.
Au 19e siècle, au-dessus du portail, un blason a été ajouté sur la façade. Il représente les blasons de onze villes de l’Isère, la Drôme et les Hautes-Alpes.
L’Hôtel de Croÿ-Chanel, 6 rue Brocherie
L’hôtel particulier est constitué de deux corps de bâtiments : L’hôtel de la famille Croÿ-Chanel qui donne sur la rue et la demeure renaissance de Pierre Bûcher, dans la cour.
La façade de l’hôtel, restaurée depuis 2009, est d’architecture classique du 18e ; un hôtel à la française avec de grandes fenêtres hautes et régulières. Au Rez-de-chaussée, en pierres du Fontanil, l’immense portail est en noyer et surmonté d’un balcon central en fer forgé. Cette magnifique façade illumine la rue.
Art nouveau au 2 Bd Gambetta
À l’angle du boulevard Gambetta et du cours Jean-Jaurès, en face de l’Isère, s’élève un imposant immeuble à deux façades, une sur le boulevard et une sur le cours.
Cet immeuble en béton de 1906 montre une façade en pierres factices, ornée de sculptures en ciment moulé, de style « art nouveau » qui se caractérise par des ornementations tout en courbe et inspirées de la nature.
Sous les balcons des frises représentent des iris, chardons ou soucis. Dans les angles, on peut voir de grosses fleurs à tige ondulée. Sur chaque façade, cinq bustes de femmes se tiennent au-dessus des fenêtres du dernier étage. Prenez le temps de regarder, vous y découvrirez d’autres décorations.
L’Hôtel de Ville, Bd Jean pain
Edifié pour les Jeux Olympiques de 1968, le bâtiment comprend deux parties : une tour et une partie basse. La tour de 12 étages, tout en fenêtres, ne descend pas jusqu’au sol. Elle repose sur une sorte de pont de 23 mètres de portée, soutenu par deux piles qui renferment les ascenseurs à l’intérieur du bâtiment.
La partie basse qui s’étale sous la tour et de chaque côté, est soutenue par des piliers en béton armé. Des piliers extérieurs en béton brut apparaissent en colonnades sur le pourtour de la façade. Un escalier monumental rejoint l’entrée principale surélevée. Ce bâtiment où espace libres et baies vitrées sont privilégiés, abrite aussi des œuvres d’art.
Le lycée des Eaux-Claires, 1 rue des Eaux-Claires
D’architecture écologique, la façade de l’externat montre une base verticale élancée aux colonnes en bois, surmontée d’une partie horizontale qui mêle fenêtres, béton et boiseries extérieures. Des murs végétalisés participent à cette nouvelle esthétique et reflètent une tendance contemporaine. Vaut le coup d’œil.
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