Parmi les institutions de Lyon, on peut citer Fourvière, la brioche aux pralines et les traboules. Contrairement à celles du Vieux-Lyon, caractéristiques de la Renaissance, celles des pentes de la Croix-Rousse datent du XIXe siècle et sont liées à l’histoire des canuts. Découverte.
On commence au 1 rue Sainte Marie des Terreaux : poussez la grille, empruntez les escaliers en pierre, poussez la grande porte en bois, longez le couloir. Vous voilà dans l’une des plus jolies cours intérieures de Lyon ! Il s’agit d’une partie d’un ancien cloître, celui du couvent des frères Capucins, autrefois implanté sur une grande partie de la rue des capucins. Que vous rejoignez d’ailleurs en sortant de l’autre côté, par les quelques marches qui descendent face à vous.
Tournez à droite, jusqu’au numéro 13 de la rue des capucins. Poussez la porte, un couloir vous mène jusqu’à une petite cour sans grand intérêt puis un escalier jusqu’à une deuxième bien plus jolie. Une cage d’escalier en fer forgé rouge s’élève, joliment décorée de plantes. Le sympathique café que vous apercevez à travers les vitres sur la gauche, c’est le Café Cousu.
Mais résistez à l’appel du chocolat chaud, ce n’est que le début de la visite. Poursuivez donc, vous arrivez pile en face du Passage Thiaffait. Qui est lui aussi une traboule, même s’il est découvert. Il a abrité la communauté des métiers liés à la soierie avant d’accueillir aujourd’hui le “Village des Créateurs”.
Vous pouvez donc emprunter ses majestueux escaliers qui vous conduisent rue Burdeau. Ou bien opter pour “les escaliers de la mort” (officiellement, le Passage Mermet) quelques mètres plus loin sur la droite, de l’autre côté de l’église, face au 22 rue Leynaud. Il y a deux écoles, ceux qui aiment flâner devant les boutiques et ceux qui aiment transpirer. On ne juge personne.
De la sueur et de la soie
Vous arrivez quoi qu’il en soit rue Burdeau, et on continue l’ascension ! Juste en face du Passage Mermet justement se dressent à nouveau de beaux escaliers, menant à la place Chardonnet. Ce lieu bordé de cafés-théâtres et de salles de concerts doit son nom au Comte Hilaire de Chardonnet, inventeur de la soie artificielle.
Eh oui, les canuts ne sont jamais loin dans ce quartier ! Traversez-là et empruntez la rue des Tables Claudiennes sur votre droite. Quelques marches descendent : une vue sur le Rhône et une maisonnette graffée s’offrent à vous tout au bout. Mais arrêtez-vous avant, au numéro 55.
Au fond du couloir, un joli escalier couvert de lierre vous tend les bras. Arrivés en haut, on enchaîne directement avec la suivante : traversez tout droit (regardez des deux côtés avant quand même) et entrez au 29 de la rue Imbert Colomès. Une belle cour intérieure se dérobe : quel plaisir d’imaginer la vie de ses habitants en observant les plantes aux fenêtres, les bols d’eau pour les chats, les carillons chez les uns, les cendriers qui débordent chez les autres…
Vous arrivez ensuite dans une ruelle pavée, en pente douce. Descendez légèrement et tournez sur votre gauche au 14 bis. Au fond, des boîtes aux lettres d’un joli bleu électrique sont égayées par des graffitis. Prenez à gauche et montez l’escalier.
Voici la fameuse Cour des Voraces. Le clou du spectacle. Elle tient son nom de l’atelier de canuts installé au rez-de-chaussée, l’un des derniers en activité sur les pentes. Ils se sont rassemblés en un groupe mutualiste, le “Devoir Mutuel” qui s’est transformé en “Dévoirants” puis “Voraces”. La sortie vous amène place Colbert.
Allez, vous avez largement mérité un petit verre sur la terrasse de la Fourmi rouge.
Crédits photo : Raphael FournierInfos pratiques
> KEZAKO ?
Les traboules sont des passages piétons étroits traversant les immeubles et leurs cours intérieures, permettant de se rendre d’une rue à une autre sans passer par l’extérieur. C’est un mot typiquement lyonnais qui vient du latin “trabulare” signifiant traverser. Ce sont des raccourcis qui ont été crées principalement pour cette fonction. Mais elles permettent aussi de se déplacer à l’abri des regards, notamment des autorités. Ainsi elles ont joué un rôle dans les soulèvements populaires, lors de la Révolte des Canuts en 1831 ou de la Résistance pendant la Seconde guerre mondiale.
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