A l’occasion des 120 ans du cinématographe Lumière et des festivités organisées par l’institut éponyme, découvrez le quartier de Lyon qui porte le plus joli nom : Monplaisir.
On ne présente plus l‘Institut Lumière. En revanche, permetteznous de nous intéresser davantage à la Villa Lumière, parfois appelée “Le Château”, qui abrite le musée dédié aux inventions des frères Lumière.
C’était la résidence de la famille. Enfin, c’était son objectif, mais en réalité elle n’a été habitée que quelques années par Jeanne-Joséphine Lumière, l’épouse d'Antoine (le paternel). Dernière construction de ce dernier, cette luxueuse maison de maître est installée à proximité des usines Lumière.Là-bas sont fabriquées les plaques au gélatino-bromure permettant l'instantané photographique, première invention de Louis Lumière à seulement 17 ans.
A cette époque, c’est le plus grand établissement de produits photographiques d'Europe. De cette fameuse usine d’où sortent les ouvriers du premier film (La sortie des usines Lumière), il ne reste que le hangar, aujourd’hui partie intégrante du cinéma Lumière. Érigée entre 1899 et 1902 par les architectes lyonnais Alex et Boucher, la demeure est un chef d'oeuvre d’Art Nouveau.
Boiseries, vitraux, ferronnerie, sols en carreaux de ciments fleuris ou parquets en marqueterie… tous de confection artisanale et arborant les motifs végétaux et les références à la nature propres à l’Art Nouveau.
Le jardin d’hiver est particulièrement représentatif et sublime : grandes baies vitrées décorées donnant sur le jardin, tomettes ornées de marguerites, imposante cheminée en marbre… On imagine parfaitement la maîtresse de maison apprécier les journées d’hiver dans cette pièce emplie de plantes et de lumière.
PLAISIRS DES YEUX, MAIS PAS QUE
Si vous longez la place Ambroise Courtois et que vous tournez à droite sur l’avenue des Frères Lumière, vous apercevrez au n°104 (au dessus de Cerise et Potiron) Le Cristal Palace. Du moins ce qu’il en reste, c’est-àdire peu de choses hormis l’inscription d’époque sur le fronton arrondi.
Cet ancêtre du complexe de loisirs est construit en 1923. Il abritait une salle de cinema (de 500 à 700 places, s’il vous plait!) au rez-de-chaussée, une salle de boxe au sous-sol et une salle de réunion pour les sociétés au premier étage.
C’était un lieu de rencontres privilégié des ouvriers le samedi, après le travail, avec les Bains Douches, situés à quelques mètres, à l’angle de l’avenue des frères Lumière et de la rue Antoine Lumière. Ce fut aussi un haut lieu de la fête dans les années trente grâce aux immigrés russes qui y organisaient de grands bals. Soieries, bijoux et fourrures étaient bien sûr de la partie.
Le cinéma a fermé ses portes en 1960, laissant la place à divers commerces.
Longez l’avenue jusqu’au n°57 : vous voilà devant la villa Winckler, dans laquelle est installé depuis peu le restaurant Marguerite, petit dernier de la grande famille de Paul Bocuse. Cette résidence a été édifiée pour France Lumière, la cadette des frères que l’on connaît. La preuve : un buste à son effigie orne l’une des fenêtres. Même si Marguerite Winckler, épouse d’Auguste Lumière, y séjourna davantage.
Saviez-vous que quatre des enfants Lumière (sur la fratrie de six) ont épousé des enfants Winckler, une famille de brasseurs ? La bière et le cinéma, quel beau mariage…
Allez, c’est l’heure de l’apéro, on vous laisse entre de bonnes mains !
Crédits photo : VelvetVIDÉO
Infos pratiques
> MUSÉE LUMIÈRE
25 rue du Premier-Film (Lyon 8e)
04 78 78 18 95
Du mar au dim de 10h à 18h30
> RESTAURANT MARGUERITE
57 avenue des frères Lumière (Lyon 8e)
04 37 90 03 00
> PROGRAMME DES 120 ANS DU CINÉMATOGRAPHE LUMIÈRE
• Une exposition au Grand Palais à Paris, jusqu'au 14 juin
• La restauration en numérique haute définition de 150 films Lumière, en mai
• Un ouvrage de référence par Actes Sud et l’Institut Lumière, en septembre
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