Vous êtes-vous déjà intéressé aux fontaines aux caveaux, à la statue d’Hercule ou à l’Hôtel de Lesdiguières du Jardin de Ville ? Non, vous préférez venir pour sa fraîcheur sous les platanes, piquer une sieste dans la roseraie ou boire une bière lors du Cabaret Frappé. Vous êtes tout pardonné (on fait pareil). En revanche, on vous offre ci-dessous une petite séance de rattrapage. Là, maintenant.
Impossible de parler du Jardin de Ville de Grenoble sans dire un mot sur l’Hôtel de Lesdiguières au nord est du parc. Car cet espace vert de 17 800 m² était tout simplement le jardin historique qui accompagne cette ancienne demeure construite de 1595 à 1602 pour François de Bonne, lieutenant-général du Dauphiné, et futur duc de Lesdiguières.
À l’époque, il fait élever une véritable maison forte, aux vocations encore défensives, dont l’habillage est allégé plus tard par ses descendants. La tour à l’extrémité nord du bâtiment appartenait, elle, à une dépendance du palais delphinal à l’emplacement duquel François de Bonne fait construit sa demeure.
Il conserve néanmoins la tour médiévale en l’intégrant à son nouvel hôtel. En 1719, l'hôtel devient propriété de la ville qui y installe son hôtel de ville jusqu'en 1967. De 1970 à 2004, il accueille le musée Stendhal et dernièrement la maison de l’International.
Le Jardin
Il s'agissait, avant 1620, d'un pré attenant à la dépendance du palais delphinal évoqué plus haut. Il servait à installer les foires trop importantes pour se tenir sur la place Grenette. À partir de 1620, il est transformé en jardin.
Celui-ci s’articule en trois niveaux reliés par des escaliers : le jardin creux avec quatre carrés d’herbes et une collection de rosiers tiges ; le bois ou bosquet avec ses platanes séculaires ; et la promenade en encorbellement, ou terrasse, plantée de marronniers.
Statue d’Hercule
Il existe deux copies de cette statue à l'effigie d'Hercule implantée au centre de la Roseraie. Il faut dire que son histoire est assez mouvementée.
Originellement installée dans le parc du château de Vizille, elle fut achetée par la famille des Villeroy, héritiers et descendants du duc de Lesdiguières, pour être installée dans le jardin où elle changea plusieurs fois d'emplacements.
La restauration de la statue, après une chute en 1990, fit remettre en cause l'attribution de cette statue au sculpteur Jacob Richier, alors attaché au service du Duc. Le style et la technique de fabrication orientent aujourd'hui la recherche vers un sculpteur de la Renaissance italienne.
Les recherches effectuées sur la sculpture ont aussi bousculé la tradition qui voulait voir dans cette œuvre le portrait allégorique du duc de Lesdiguières (1546-1626).
En effet, le visage idéalisé du personnage ne ressemble pas aux effigies connues de cet homme illustre.
La statue présentée au jardin de ville est une copie, tout comme celle réalisée et installée en 2008 dans le parc du château de Vizille. L'originale est conservée au musée de Grenoble depuis 1998.
Fontaine des trois caveaux
Situé côté rue Montorge, cet ensemble de trois fontaines fur réalisé en 1676 par Jean Alluys, architecte et maçon. Elles ont été installées pour combler les trois caveaux qui soutenaient la terrasse du jardin de ville et abritaient ponctuellement des marchands de primeurs.
Cette fontaine est une des plus anciennes de Grenoble et la première à avoir conduit l'eau de la Chartreuse sur la rive gauche de Grenoble par des canalisations situées sous l'Isère depuis la source Saint-Jean.
Les trois vasques de style baroque sont surmontées de visages sculptés de Poséidon, dieu des mers, et de Vénus, déesse de la fertilité, en hommage à l'eau et à ses bienfaits.
Souvenir d’une amourette
Juste après le passage qui relie le jardin à la place Grenette, une terrasse à droite domine le parc. Il s’agit de celle de l’appartement du grand-père de Stendhal, le Docteur Gagnon.
C’est dans ce parc que Stendhal s'éprend à 15 ans d'une cantatrice, Virginie Kubly, membre d'une troupe itinérante.
Un monument comportant la copie du médaillon de Stendhal sculpté par Rodin d'après David d’Angers est érigé près de l'endroit où il aperçut cette femme, le long de la terrasse du jardin de ville, côté rue Montorge.
Crédits photo : www.danielapetrel.com
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