Le contraste. Voilà ce qui frappe le plus dans ce prolongement de la Presqu’île. Entre l’ancien et le moderne, le passé “canaille” et l'aspect aseptisé que peuvent revêtir les nouvelles constructions... Ce qui n’empêche pas d’en faire un lieu intéressant à visiter, bien au contraire.
Commençons par le confluent, puisque le musée des Confluences fait l’évènement et qu’il est maintenant bien désenclavé grâce au passage du tramway. De quoi peut-être balayer les légendes urbaines nimbant de mystère ce bout de terre. Si ce lieu ne constitue pas l’origine de la ville de Lyon puisqu’il a toujours plus ou moins été un no man’s land brumeux, il aurait malgré tout, pour certains, une importance symbolique.
D’abord, Lyon étant située à la confluence de deux fleuves mais aussi de deux montagnes (le Massif central et les Alpes), elle serait “la cité du confluent”. Ensuite parce que le Y que forme le confluent prête à de nombreuses interprétations, comme celle de symboliser la rencontre du Yin et du Yang. La Saône, relativement paisible, est considérée comme féminine et donc Yin, tandis que le Rhône, plus tumultueux, est considéré comme Yang et masculin. Il existe plusieurs sculptures à Lyon reprenant cette idée, comme les deux lions entourant Louis XIV sur la place Bellecour.
Revenons à nos moutons, soit notre visite et nos histoires de contrastes. La balade le long du quai Rambaud en offre un bel exemple, architecturalement parlant cette fois. L’ancien entrepôt de la Générale Sucrière construit en 1930 côtoie des constructions ultra contemporaines, comme le futur siège vert pomme d’Euronews ou le cube orange, tous deux imaginés par le duo d’architectes Jakob + MacFarlane. Autrefois docks industriels, le port est désormais le repaire de médias tandis que la Sucrière abrite des expositions d’art contemporain et le rooftop le plus branché de la ville, (voire de France ?).
Il suffit cependant de tourner la tête pour se ressourcer à la vue de la colline de Sainte-Foy-lès-Lyon. Vous pouvez aussi longer les bassins peuplés de cygnes et de canards pour rejoindre le paisible et incongru jardin d'Erevan, du nom de la capitale arménienne.D'ailleurs, réciproquement, il existe un jardin de Lyon à Erevan !
Sainte Blandine la patronne
Toujours en quête d’architecture, dirigez-vous maintenant vers le sud-est de la place de l’hippodrome, à l’angle de la rue Smith et de la rue Ravat.
Là, se trouvent les premiers Habitats Bon Marché construits à Lyon, indiqués par une plaque ourlée de mosaïque verte et bleue. Ancêtres des HLM, ils sont le fruit de la surpopulation et du courant hygiéniste caractéristique du début du siècle dernier. "Où l'air et la lumière pénètrent, la maladie ne rentre jamais" est la devise en vogue, qui guida peu après la construction de la cité Tony Garnier et du quartier des Gratte-Ciel à Villeurbanne (que vous connaissez bien puisqu’on vous y a déjà emmenés).
Derrière vous se dresse l’église Sainte-Blandine, nommée d’après cette icône de la nouvelle religion monothéiste à l’histoire incroyable. Martyre de la première communauté chrétienne de Lyon, elle fut jetée aux lions dans l’amphithéâtre des Trois Gaules (Lyon 1er) en 177. Mais les bêtes se seraient couchées à ses pieds. Elle a survécu à moult tortures et assisté à la mort de ses 47 compagnons avant de finalement mourir égorgée.
Au-dessus de l’entrée de l’église, elle est toutefois représentée triomphante entourée de deux lions. Bel emblème pour la patronne de Lyon !
Crédits photo : DRInfos pratiques
Nos adresses
> LA PATINOIRE CHARLEMAGNE Construite en 1967, c’est l'une des plus grandes patinoires de France, aux dimensions olympiques (soit 60 × 30 m). Elle est inscrite dans l'inventaire rhônalpin des bâtiments du XXe siècle ayant un intérêt architectural.
> LA BRASSERIE GEORGES Ce monument splendide de la Belle Epoque, aujourd’hui bordé par l’échangeur d’autoroute, offre lui aussi un contraste déconcertant.
> LE PÉRISCOPE ET LE MARCHÉ GARE Deux salles de musiques actuelles proposant des concerts variés à un prix raisonnable.
> LES ARCHIVES MUNICIPALES ET L’HÔTEL DE RÉGION Grâce à leurs nombreuses expositions, elles traitent souvent des questions de l’immigration à Lyon, pour preuve l’exposition actuelle “Lyon, l’italienne”. En ce moment à l’Hôtel de Région, des photos de Marc Riboud sont exposées.