On n’est jamais mieux servi que par soi-même. C’est en faisant vôtre cette maxime que vous aurez le plus de chances d’améliorer votre alimentation. En d’autres termes, plus vous opterez pour des circuits « courts » - c’est-à-dire plus vous réduirez le nombre d’étapes et d’intermédiaires entre la récolte / cueillette / transformation des aliments et votre assiette – plus votre façon de manger devrait être saine.
Il s’agit là d’un précepte général, avec toutefois quelques exceptions : « Il faut parfois avoir une vision plus globale. Par exemple, il peut être préférable d’acheter des pâtes fabriquées sainement en Italie, plutôt que de vouloir à tout prix opter pour la variété locale qui aura été produite avec des pesticides », tempère Dorothée Meyer, animatrice pour l’Isère de l’Adabio (Association de développement de l’agriculture biologique).
Jardiner chez les autres
Evidemment, la solution idéale consiste à habiter en maison et y cultiver son propre jardin. Et comment faire lorsqu’on vit en appartement ? Aller jardiner chez les autres, pardi ! « Des personnes qui n’ont pas le temps d’entretenir leur jardin permettent à des particuliers d’y venir planter leurs fruits et légumes. Tout le monde y gagne : le propriétaire qui voit son jardin entretenu, et le particulier qui a ainsi accès à un lopin de terre.
À ma connaissance, le propriétaire du jardin ne prend pas de commission en nature ! », explique LenaïgGrard, animatrice de l’association Brin d’Grelinette, créée en 2009 pour accompagner tous les projets d’agriculture urbaine dans la région grenobloise. Il existe également des jardins communs, qu’on appelle suivant les quartiers « collectifs », « partagés », « familiaux », « d’insertion »…
D’après le site web de l’association Le Passe-Jardins, il en existe 29 dans les différentes communes de la Metro. Ils véhiculent des valeurs de partage, de solidarité, de mixité sociale et générationnelle, etc… Ils peuvent être ouverts à tous – à l’image des deux jardins collectifs gérés à Grenoble par Brin d’Grelinette : la Poterne dans le quartier Teisseire et le Sans-Souci dans le quartier Eaux-Claires / Mistral – ou plus spécifiquement aux habitants d’un quartier (le plus simple étant de se rapprocher du Centre Social ou de la Maison des Habitants de son quartier).
Les parcelles peuvent être individuelles ou collectives. « Cette auto-production offre un bon complément aux fruits et légumes qu’on achète par ailleurs. Mais elle ne se suffit pas à elle-même. Pour cela, il faudrait en gros disposer de parcelles de 100 m² par personne, alors qu’on tourne plutôt aux alentours de 20 m² », affirme LenaïgGrard.
Vente directe
Si vous n’avez pas la main verte – ou ni le temps ni l’envie de jardiner vous-même – orientez-vous vers la vente directe. « Il y a bien sûr les marchés, mais aussi des points de vente collectifs des producteurs. Ceux-ci se relaient pour faire de la vente directe.
Grâce à la mutualisation, on a une vaste gamme de produits : fruits, légumes, viande (bœuf et porc essentiellement), œufs, lait, fromages, yaourts, pain, farines, lentilles, pâtes… Il existe des magasins de ce type à Chirens, dans la vallée du Grésivaudan, à Grenoble… Certains sont 100 % bio, d’autres sont mixtes (bio et agriculture conventionnelle) », précise Dorothée Meyer.
Vous ne savez pas quoi choisir ? Laissez les producteurs le faire pour vous, en adhérant à une AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne). Le principe: vous vous engagez sur une période donnée – 6 mois par exemple – à acheter un panier de fruits et légumes par semaine, dont le prix varie généralement entre 8 et 12 euros.
Celui-ci est confectionné directement par l’agriculteur, avec uniquement des produits de saison. Pour gagner du temps, « il existe aussi des paniers mutualisés, permettant de récupérer dans un endroit près de chez vous – une ferme par exemple – un panier avec une multitude de produits », note Dorothée Meyer.
Le collectif Mes Voisins de Panier – agrégat de producteurs d’une vingtaine de fermes iséroises – propose ainsi pas moins de 296 produits issus de l’agriculture biologique : fruits, légumes, œufs, pains, gâteaux, farine, pâtes, jus de fruit, sirops, soupes, confitures, viande bovine et porcine (morceaux sous vide, pâté, chipolatas, jambon…), et même des produits de beauté (baume au karité, savon au lait d’ânesse) fabriqué dans une asinerie du Nord-Isère !
AMAP participative
Notez aussi que Yann Cholot, un maraîcher installé à l’Ile d’Amour, a lancé une sorte d’AMAP participative. Comme dans une AMAP classique, vous récupérez chaque semaine votre panier de fruits et légumes de saison. La différence, c’est que la cueillette est assurée à tour de rôle – une fois par mois environ – non par le maraîcher, mais par les adhérents eux-mêmes de l’AMAP, d’où des paniers légèrement moins chers.
Et lorsque vous ne pouvez pas aller chercher vos paniers chez les producteurs, ces derniers viennent directement en ville. C’est le cas de ceux de l’association La Charrette Bio, qui investit chaque semaine des points de vente très accessibles pour les urbains purs et durs : gare de Grenoble, campus universitaire, IUFM, Hewlett Packard, l’OPAC 38…
Savoir lire les étiquettes
Reste aussi la solution plus classique d’aller faire ses courses au marché, bio dans l’idéal. « Ce qui est primordial, c’est de discuter avec le marchand de fruits et légumes. Il faut chercher à savoir s’il est producteur – c’est l’idéal – ou simple revendeur.
Dans ce dernier cas, demandez-lui d’où viennent ses produits. D’une façon générale, n’hésitez pas à poser un maximum de questions, même si elles vous paraissent bêtes», conseille Dorothée Meyer. À défaut de contact humain direct, prenez soin de lire les étiquettes. Les labels « AB » ou « Eurofeuille » (respectivement les labels français et européens de l’agriculture biologique) offrent de bonnes garanties.
Mais lisez aussi attentivement le reste des mentions, en particulier la provenance des matières premières. Méfiez-vous aussi des formules un peu ambigües du type « transformé en France ». Pour l’animatrice de l’Adabio Isère, il est possible de manger sainement même en s’approvisionnant en supermarché, à condition de respecter quelques règles essentielles : « Il faut déjà n’acheter que des fruits et légumes de saison. Les tomates en plein hiver, ça suffit ! Nous avons sur notre site web un calendrier des produits de saison. De façon générale, évitez de consommer des produits transformés, qui sont souvent bourrés de conservateurs. De plus, c’est souvent ces produits qui coûtent le plus cher. Mieux vaut prendre une salade « fraîche » et la laver soi-même que de l’acheter en sachet ! »
Infos pratiques
> Les marchés de l’agglo
www.lametro.fr rubrique vie pratique
> Association brin d’grelinette. Réseau d’agriculture urbaine.
> Potagers autogérés, jardins publics ou espaces communs.
http://jardins-utopie.over-blog.com
> Site de vente de produits locaux et bio
> Magasin locavore place marval à Grenoble
06 88 68 74 83 / http://epicerie.locavore.fr
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