Le vert a le vent en poupe en ce moment à Grenoble, pourtant ce regain d’intérêt pour les questions écologiques ne date pas d’hier, en témoigne le quartier de Bonne, qui a reçu en 2009 le Grand Prix National Écoquatier. Entre oasis de paix végétale et confort urbain, découverte des lieux.
La bonne reconversion
Tout Grenoblois à bicyclette qui se respecte connaît la portée du projet de Bonne, écoquartier en puissance, quant aux autres c’est le moment de combler ce manquement. Mais dans les deux cas, ce que l’on sait moins c’est qu’avant d’être ce havre de sérénité, la caserne de Bonne, construite en 1883, a accueilli un régiment de 1500 hommes.
Rendant hommage au duc de Lesdiguières François de Bonne, qui insuffla un essor urbain important à la fin du XVIe siècle, la caserne conserva sa fonction première des années durant, servant au passage de lieu de transit pour les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale. En 1968, le Comité des Jeux Olympiques y pose même ses bagages et les décennies suivantes, le bâtiment se transforme tout logiquement en école militaire. Plus d’un siècle après sa construction, la caserne est démolie, et il se murmure que de Bonne deviendra un écoquartier.
La bonne vue
Le projet est ainsi amorcé en 2000, il revient à Christian Davillers en 2002, et 2004 signe la participation de l’agence Aktis Architecture. Deux ans plus tard, le chantier est lancé. Livré depuis déjà plusieurs années, le site réaménagé ne se contente pas de répondre à des critères écologiques mais a été pensé dans sa globalité pour une intégration optimale.
Ainsi, la plupart des logements se situe au Sud pour des raisons thermiques tandis que l’espace commercial a été implanté du côté Nord pour ne pas obturer la vue sur les massifs. Entre ces deux entités, le jardin des Vallons, ancienne cour d’honneur de la caserne, offre une véritable pause d’oxygène entre pelouse verdoyante et eau paisible, comme si on déambulait au cœur de la cour du palais de la princesse Jasmine, entre cui-cui d’oiseau et nature sublimée.
Le végétal se marie parfaitement aux constructions, qui allient bois et métal telle une quête de modernité à la Pablo Picasso. Bien sûr, les immeubles n’ont gardé de l’artiste que l’innovation (et non le geste), et les façades alternent entre parois en fer à l’aspect organique et des découpages colorés géométriques. Le mélange des matériaux et des couleurs rend l’ensemble harmonieux et chaleureux.
Un sentiment de couleur prolongé dans l’espace commercial grâce aux galeries à demi ouvertes, permettant ainsi au baroudeur-consommateur d’apercevoir le soleil tout en se protégeant de cette nature parfois hostile.
La bonne action
L’agencement du site répond donc à cette variante primordiale qu’est l’environnement, mais bien sûr de Bonne ne s’arrête pas là. En plus d’être dirigés vers le Sud, les balcons des immeubles sont désolidarisés de la façade pour éviter les ponts thermiques. De même, les immeubles sont « mous », autrement dit le matériau dur qui était auparavant dehors se retrouve à la place du matériau mou qui était dedans, et inversement, toujours pour limiter les pertes.
Autant d’innovations et de recherches pour créer un développement qui soit vraiment durable, et social. Car de Bonne c’est aussi un lieu de mixité humaine, un quartier qui fait cohabiter logements familiaux sociaux (32%), résidences étudiantes et habitations privées, avec tous les commerces et services de proximités nécessaires. De Bonne, où le quartier du vivre mieux et ensemble.
Infos pratiques
Office de tourisme de Grenoble
04 76 42 41 41
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