Rome, Turin, Florence, à quelle ville italienne Lyon ressemble le plus ? On vous laisse trancher. Une chose est sûre, de l’Antiquité à la Renaissance et jusqu’aux vagues d’immigration les plus récentes, Lyon doit beaucoup à ses voisins transalpins.
Commençons la visite à l’amphithéâtre gallo-romain de Fourvière, probablement l’une des traces les plus anciennes de la présence italienne à Lyon. Notez comme on est sympas : on vous laisse la possibilité d’y grimper en funiculaire si vous êtes un peu fainéant, et de ne marcher qu’en descente.
Construit aux alentours de -15 avant Jésus-Christ, c’est le plus ancien amphithéâtre encore conservé de la Gaule ! Mais ce n’était pas le plus grand. Celui des Trois-Gaules, dans l’actuel jardin des Plantes, sur les pentes de la Croix-Rousse, pouvait accueillir le double de spectateurs. Il n’en reste aujourd’hui malheureusement que peu de ruines.
Adossé à la colline de Fourvière, le premier est à l’époque en plein coeur de la société romaine stratégiquement installée sur les hauteurs. C’était un lieu central de la vie romaine que les habitants fréquentaient régulièrement. Ne manquez pas de tester l’acoustique exceptionnelle de ce monument, particulièrement frappante dans le petit théâtre de l’Odéon : situé tout en haut des gradins, vous devriez entendre sans difficulté une personne située au centre de la scène et parlant sans effort.
Rejoignez ensuite la basilique de Fourvière pour le plaisir de descendre à travers les jardins du Rosaire. L’entrelacs de chemins, belvédères, terrasses et esplanades ainsi que sa collection botanique et son verger en font un lieu particulièrement enchanteur en cette saison de floraison. Par ailleurs, la colline rassemble quelques similitudes avec le Janicule à Rome, la “huitième colline” de la capitale italienne.
De l’antiquité à la renaissance
La descente vous permet aussi d’admirer les façades aux nuances ocres emblématiques de Lyon, qui ne sont pas sans rappeler nombres de villes transalpines. Car il ne faut pas oublier sa proximité avec la Savoie, duché indépendant rassemblant provinces françaises et italiennes pendant plusieurs siècles, dont Chambéry fut la capitale.
Mais c’est peut-être avec Florence que Lyon a tissé le plus de liens. L’architecture typiquement Renaissance du Vieux Lyon n’est pas étrangère au mariage de Catherine de Médicis, florentine de naissance, avec Henri II, successeur du roi François Ier. L’italienne s’installe alors à Lyon accompagnée de son influente cour de Florentins. C’est ainsi que l’on retrouve dans notre vieille ville balconnages et cours intérieures emblématiques des palais de Florence, berceau de la Renaissance.
N’hésitez pas à pousser des portes d’immeubles pour découvrir ces joyaux souvent nichés au fond de charmantes traboules. L’une des premières démonstrations de ce style en France se situe justement au 8 rue Juiverie. L’hôtel Bullioud est surplombé d’une galerie sur trompes impressionnante réalisée par l’architecte Philibert Delorme, fraîchement rentré d’Italie avec des idées plein les valises...
À quelques mètres, l’hôtel de Gadagne (qui abrites le musées) est la propriété des Guadagni, riches banquiers florentins. Leur fortune est telle qu’elle inspira un dicton lyonnais “riche comme Gadagne”. Vous voici enfin à deux pas du glacier Nardone, autre famille d’émigrés italiens, pour finir la balade en beauté avec l’une des meilleures glaces de Lyon.
Crédits photo : Lisa DumoulinInfos pratiques
RENAISSANCE
Le courant artistique de la renaissance nait à Florence avant de se répandre dans toute l’Europe autour du Xve siècle (les repères chronologiques sont imprécis). Elle peut se caractériser par un renouvellement des thèmes et techniques par rapport au moyen-age, s’appuyant sur les grandes découvertes et les évolutions notamment scientifiques de l’époque. L’humanisme (liberté, paix, éducation, tolérance…) et la mythologie antique sont des thématiques récurrentes.
GADAGNE
L’hôtel Gadagne abrite les musées dédiés à l’histoire de Lyon et aux marionettes du monde mais aussi un café au jardin suspendu au 4e étage, accessible librement, avec un fort parfum d’italie.
LYON L’ITALIENNE
C’est le nom de l’exposition aux archives municipales consacrée à l’immigration italienne à Lyon. Jusqu'au 16 décembre / du mardi au samedi de 13h à 18h / Entrée libre / www.archives-lyon.fr
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