Caroline Daeschler est une ancienne journaliste aujourd’hui sommelier-conseil diplômée de l’Université du vin de Suze-la-Rousse. Originaire de Bourg-en-Bresse, elle parle avec passion du pétillant Cerdon.
Quelle est l'histoire de ce pétillant, le Cerdon ?
Certaines légendes disent que le cerdon existait déjà à l'époque de Marguerite d'Autriche, au début du XVIe siècle. Mais la tradition s'est presque perdue car il était extrêmement difficile d'obtenir un vin stable et souvent les bouteilles explosaient sous la pression. Les techniques modernes permettaient d'obtenir un vin pétillant en le gazéifiant artificiellement, ce qui simplifiait les choses, et a convaincu beaucoup de producteurs d'abandonner la méthode dite ancestrale. Seule une poignée de vignerons a continué à utiliser cette méthode. Etait-ce la fin du vrai Cerdon? Non, car dans les années 90, le syndicat des vins du Bugey a conclu un accord avec la Région, qui a permis aux producteurs d'investir dans de nouvelles installations et ainsi de maîtriser la fermentation et la re-fermentation spontanée en bouteille. Cela a offert un nouvel essor à la méthode ancestrale et lors du passage en AOC en 2009, elle a été définie comme la seule méthode autorisée pour vinifier le Cerdon.
Quelles sont les spécificités de ce vin ?
C'est un vin exceptionnel ! Pour de nombreuses raisons : sa couleur rose très vive, framboise, son effervescence, son profil très particulier. Le Cerdon, c'est un vin funambule, qui pour être bon doit être parfaitement équilibré. Le vigneron doit à la fois maîtriser le fruité, qui ne doit pas être écœurant, le sucre, qui doit être présent mais pas invasif pour ne pas alourdir le vin, l'acidité, qui donne du tonus et aide à contenir le sucre et le fruité, et enfin l'effervescence, qui doit être taquine, malicieuse, délicate, durable...
Dans quelle gamme de prix peut-on se le procurer ?
Chez les producteurs, à partir de 6,50 euros, en général 7,50€. Chez votre caviste aux alentours de 9-10 euros.
Où peut-on l'acheter ?
Les cavistes lyonnais en ont généralement. Sinon en direct chez le producteur. Ils sont nombreux à élaborer de beaux Cerdon dans le Bugey, tout dépend de votre palais... Personnellement j'aime celui ou plutôt ceux de Georges Martin, à Jujurieux, qui fait plusieurs cuvées. J'apprécie aussi les Cerdon bios du village de Mérignat (vignerons : R. Bartucci, E Renardat-Fache, G.Balivet), ainsi que celui de B. Rondeau à Boyeux Saint-Jérôme. Mais encore une fois c’ets une question de goût.
Enfin, avec quoi peut-on accompagner ce vin pour un bon accord met/vin ?
J'aime le Cerdon l'été vers 18h30, quand il fait chaud, très frais. Exactement comme on boirait une bière pour se rafraîchir. Sinon à l'apéritif avec des feuilletés au fromage, ou au dessert avec une tarte au chocolat noir, voire tout simplement une tarte aux fruits rouges ou noirs. Ma folie, en saison : à l'apéritif avec des tranches juste snackées de boudin frais, quand dans nos campagnes les pompiers vendent le boudin le dimanche matin.
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