C'est beau une ville la nuit. Sauf à l'approche des fêtes, quand elle arbore des décorations lumineuses toutes plus stéréotypées les unes que les autres Sur cette période, il n'y a bien que Lyon qui ne perde pas de sa superbe nocturne, grâce à la Fête des Lumières. Et ce n'est pas la quatorzième édition de cette dernière, étendue au flambant neuf quartier de la Confluence, qui nous donnera tort.
La Loi de Godwin, formulée par l'avocat américain Mike Godwin au début des années 90, stipule que «plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Adolf Hitler s’approche de 1». On pourrait en breveter une similaire concernant la Fête des Lumières. Laquelle énoncerait que «plus une discussion entre un Lyonnais et un non-Lyonnais dure longtemps, plus la probabilité que le premier s'étonne que le second ne voit pas en quoi le 8 décembre est une date importante s'approche de 1». A notre décharge, rappelons que cette ancestrale fête religieuse (elle fut instaurée en 1643 pour honorer la Vierge Marie dans l'espoir qu'elle mette un terme aux épidémies de peste qui à l'époque décimaient régulièrement la ville) devenue carrefour international de la mise en lumière d'espaces urbains est fréquentée par pas moins de trois millions de visiteurs, dont un bon tiers fait le déplacement depuis l'étranger. Bref, sa renommée n'est en théorie plus à faire. Et ce qu'il y a de bien avec la renommée, au-delà des retombées économiques qu'elle induit, c'est qu'elle impose à ses bénéficiaires un constant renouvellement.Les conquérants de la Lumière
De ce point de vue, l'édition 2012 de l'événement fait assez fort. D'abord, parce que si elle reste fidèle à son idéal de promotion de l'émergence (nombre des quelques soixante-dix projets qui investiront l'agglomération sont, comme chaque année, le fruit de jeunes créateurs et d'étudiants), elle verra le retour d'habitués au talent éprouvé. Par exemple Damien Fontaine, double lauréat du Trophée des Lumières (lequel récompense l'installation préférée du public), en charge d'animer les ornements de la Cathédrale Saint-Jean (Lyon 5). Ou encore Marie-Jeanne Gauthé, dont les lasers tisseront un écrin à la statue de la place du Maréchal Lyautey (Lyon 6). Et surtout le duo Skertzò, qui de l'aveu de la plupart des fidèles de l'événement, a signé en 2002 la plus belle installation que la Place des Terreaux (Lyon 2) ait connu et la redessinera cette année à coups de faisceaux et néons. Mais la vraie nouveauté, c'est comme l'on pouvait s'y attendre du côté de la Confluence, écoquartier dont l'aménagement permettra, à terme, de doubler la superficie du centre-ville de Lyon, qu'il faut la chercher... même si les informations sur ce qui s'y déroulera sont parcellaires. Tout au plus sait-on que l'Hôtel de région y sera transformé, sous la houlette du Toulousain Philippe Cotten, en un véritable jardin d'Éden. Pour le reste, qui vivra verra. Et ce n'est pas plus mal comme ça, le meilleur moyen d'apprécier la Fête des Lumières résidant, de notre point de vue, dans un subtil équilibre entre excursions cartographiées et baguenaudes sans but.A Lyon, mais aussi à...
Chaponost, Sainte-Foy l'Argentière, Montagny, Messimy, Fontaines-sur-Saône, Condrieu... La Fête des Lumières fait des émules dans de nombreuses communes du département (et du Nord-Isère, comme à Morestel). Il va sans dire que les illuminations dont celles-ci seront parées n'ont ni l'ampleur ni la portée artistique de celles de la célébration d'origine. Les animations proposées en sus n'en demeurent pas moins assez inédites et conviviales (défilés, dégustations de vin chaud et de marrons tout aussi chauds, nocturnes dans les commerces, chants et musiques de Noël...) pour que l'ensemble constitue une bonne alternative à l'éreintante agitation dans laquelle baignera Lyon pendant quatre jours.Infos pratiques
du mercredi 5 au samedi 8 décembre LA FÊTE DES LUMIÈRES
Laisser un commentaire