Aux Confluences, on n'a pas (encore) de musée, mais on a des idées. Et des bonnes qui plus est. Sceptiques ? Attendez de voir ce que vous réserve la très goûtue première édition du Festival du Musée des Confluences, vous leur en direz des nouvelles.
A l'origine était une envie : en finir avec les événements hors-les-murs sporadiques, trop superficiels, pour mieux se consacrer à l'élaboration d'un temps fort annuel, pluridisciplinaire et résolument festif et participatif. Et quelle meilleure façon de tenir ce cahier de charges que de s'intéresser à la chère, la bouffe, la ripaille ? Elle qui depuis une paire d'années est en odeur de sainteté dans toutes les couches de la société, de la France d'en bas (les soirées devant Top Chef, les paniers paysans) aux plus hautes sphères du pouvoir (la gastronomie française inscrite au patrimoine mondial, le potage petits pois-menthe de Frédéric Mitterrand pour l'émission Un diner presque parfait) ? <En sa qualité d'établissement scientifique et sociétale, le Musée des Confluences ne laisse en effet rien au hasard : pour ses équipes, l'organisation d'une manifestation populaire et décalée implique de faire le tour d'un enjeu de société. Dans ce cas précis, celui lié à notre alimentation et ses incidences environnementales, sanitaires, sociologiques, technologiques... Il sera par exemple question du tri des ordures ménagères, le temps d'un spectacle déambulatoire et burlesque proposé par la compagnie Arts Gens ; de la distribution de proximité dans le cadre d'un forum animé par une géographe, un professeur de Sup Agro Montpellier et un représentant de la Chambre d'Agriculture du Rhône ; des bonnes manières à table, le temps d'un repas en forme d'appel à l'irrévérence ; ou encore de mastication, grâce à des spécimens de mâchoires piochés dans les réserves du musée. <
On veillera par exemple à ne pas manquer « Ils nous ouvrent leur frigo », série de vidéos voyant des scientifiques et universitaires de premier plan disserter pommes, mets péteurs et bonbons par le prisme du contenu de leur réfrigérateur. Autre immanquable, l'exposition « Planche à découper », réalisée en partenariat avec le Lyon BD Festival, qui présente les travaux d'une dizaine d'auteurs de bandes dessinées (Jimmy Beaulieu, Jérôme Jouvray, Martin Vidberg...) sur le thème des comportements alimentaires et en écho à un écrivain ou cinéaste marquant.
Vous êtes plus sonore que visuel ? Mise en bouche a ce qu'il vous faut : Akousmaflore, installation visant la transformation en sons des auras électrostatiques de cucurbitacées diverses et variées. Quoi d'autre... Des recettes improbables à base de coléoptères, trilobites et autres mollusques, de l'improvisation théâtrale autour de la casserole, des ateliers cuisine se focalisant sur la guimauve, le gâteau d'anniversaire ou la vapeur, du troc de confitures, des projections de films (à l'image du sémillant Ratatouille des studios Pixar) et documentaires (comme l'édifiant Un monde à nourrir de Anne Guicherd), des photographies célébrant les arts de la table à la française... Bref, vous l'aurez compris, à Mise en bouche, il y aura autant à boire et à manger, au sens littéral, qu'à voir et à entendre.Infos pratiques
MISE EN BOUCHE 1er Festival du Musée des Confluences Du mercredi 19 au dimanche 23 octobre au Musée des moulages et à la Plateforme, Lyon 3 / 04 72 69 05 00 Accès libre dans la mesure des places disponibles.
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