Certes, pratiquer l'escrime peut être utile à une traversée de la manche, l'Angleterre étant aussi réputée pour ses fish & chips que pour le goût prononcé de ses voyous pour l'arme blanche. Mais au risque de décevoir, c'est à l'aune de sa concordance avec l'adage « un esprit saint dans un corps sain » que nous allons vous parler de cet art.
L'escrime, un art ? Parfaitement. Car avant d'être l'une des rares raisons d'être fier de la délégation française aux Jeux Olympiques, le maniement d'armes tranchantes a connu une longue et tumultueuse histoire faite d'instincts de survie et de beaux gestes. Petit flashback avant d'en venir à la moelle sportive du sujet. MONTJOIE ! SAINT-DENIS ! On ne vous apprend rien : depuis la nuit des temps, les armes blanches ont été au cœur de quantité de règlement de comptes et guerres. Une utilisation brutale qui s'est cependant accompagnée d'un certain raffinement, et ce dès l'Antiquité. Les Grecs considéraient ainsi que le meilleur combattant n'était pas celui possédant la lame la plus imposante, mais celui qui la maniait le mieux. D'où l'existence de maîtres d'armes payés pour initier les puissants (et plus tard les chevaliers) aux subtilités de l'escrime guerrière. Il faudra ensuite attendre quelques siècles et une double innovation technologique pour que les vertus distrayantes de l'escrime se démocratisent : d'un côté l'apparition en Espagne de la rapière, arme dont la légèreté et la flexibilité encouragèrent la subtilité, de l'autre l'arrivée des armes à feu, qui rendit caduque la course à la puissance qui caractérisait jusqu'alors l'évolution de l'escrime martiale (armures de plus en plus épaisses, armes toujours plus massives). Le goût de l'Homme pour la compétition et son penchant pour la structuration feront le reste. LE MASQUE ET LA LAME Au regard d'une telle mutation, d'une activité guerrière à un noble divertissement à un sport codifié, on ne s'étonnera pas de la pluralité de disciplines. L'escrime classique par exemple, est caractérisée par son intégrisme, ses adeptes estimant qu'à force de modernisation, leur loisir a perdu de vue ses valeurs fondatrices, son humanité. L'escrime de spectacle elle, se rapproche de la cascade cinématographique et consiste e à simuler d'une façon aussi crédible que possible un duel à l'arme blanche. Quant à l'escrime sportive, elle fait les gros titres tous les quatre étés, se pratique avec un équipement de protection complet et une arme d'estoc (le fleuret ou l'épée) ou d'estoc et de taille (le sabre). Dans les trois cas, l'objectif est le suivant : toucher son adversaire avant qu'il ne le fasse, arbitre et enregistreur de touches comptant les points. Simple en théorie, plus délicat en pratique. Pourquoi ? Notamment parce que les limites de l'ère de combat ne doivent pas être franchies et parce que chaque belligérant dispose d'un arsenal d'attaques (coup droit, battement, enveloppement...), parades (esquive, retraite...) et déplacements (bond avant, passe arrière...) des plus étoffés. En bref, ce n'est pas anodin si l'escrime développe aussi bien les réflexes que le respect et la maitrise de soi, aussi bien la souplesse que la précision et le sens de l'anticipation. OU PRATIQUER A LYON ? Inutile de s'escrimer (oh oh) des heures avec un vieux bottin ou les trublions du 118 218 pour trouver un club rhodanien où s'adonner à l'escrime. Un petit tour sur le site de la fédération française (ci-dessous) vous suffira en effet à constater l'abondance de clubs sur le département. De Corbas à Ecully, d'Oullins à Tassin-la-Demi-Lune, on en dénombre pas moins d'une petite trentaine. Sur un plan strictement lyonnais, trois méritent de retenir votre attention : le Masque de fer, actif depuis le tout début du vingtième siècle, la Société d'escrime de Lyon, dont la création remonte à l'an de grâce 1853, et la Compagnie d'armes de Lyon. Dans tous les cas, quels que soient votre âge et votre niveau, vous serez très bien reçus
Infos pratiques
LE MASQUE DE FER Lyon 7e / 04 78 93 08 98 SOCIETE D'ESCRIME DE LYON Lyon 3e / 04 72 33 73 61 COMPAGNIE D'ARMES DE LYON Lyon 8e / 06 20 31 30 52
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