Un week-end en Oisans

En bref par Jérémy Tronc

L’Oisans. Ses stations de ski, et quoi d’autre ? Un territoire sauvage à la beauté époustouflante, mal représenté par ses axes de pénétration. Entre ses hautes montagnes, royaume de l’alpinisme, et ses routes austères de basse vallée, les attraits ne manquent pourtant pas.

S’il est vrai que la première impression est déterminante, alors l’Oisans manque de fortune. De Grenoble, le voilà mal introduit par ses routes de fond vallée que le soleil ne semble jamais devoir adoucir. D’ailleurs la sévérité de l’itinéraire entre Séchilienne et Livet marque bien des Grenoblois en route vers les stations. Mais voici passés Livet et le couloir de la Vaudaine que l’horizon s’éclaircit jusqu’à Bourg d’Oisans, village de plaine au cœur des montagnes, l'équivalent de la capitale de ce territoire mal défini pour beaucoup. Situé dans les départements de l'Isère et des Hautes-Alpes, l’Oisans correspond au bassin de la rivière Romanche et de ses affluents (l'Eau d'Olle, la Lignarre, la Sarenne, le Vénéon, le Ferrand) et aux cantons de Bourg-d'Oisans (Isère) et de La Grave (Hautes Alpes). Il couvre une partie des massifs de Belledonne, du Taillefer, des Grandes Rousses, d'Arves et des Écrins. Bourg-d'Oisans est à la confluence de six vallées, dont celle de La Romanche et du Vénéon, la première, axe de pénétration dans le massif et de liaison vers Briançon, la seconde allant jusqu'à la Bérarde, mecque des alpinistes au cœur des Écrins. Ce sont ces deux vallées que nous explorerons, visite très partielle et partiale appelant à d’autres séjours pour mesurer la variété et la qualité des sites de ce territoire et la richesse des activités sportives et culturelles que l'on peut y pratiquer. <> Située à 720 d’altitude, Bourg d’Oisans est l’une des entrées du parc national des Ecrins. Elle héberge d’ailleurs une maison du parc, avec une présentation du territoire, des paysages et des patrimoines qu’il abrite. La musée scénographie est moderne, attractive, intéressante, réservant une bonne partie de sa mise en scène aux visuels. On peut aussi s’arrêter au musée des minéraux et de la faune sauvage, une bonne introduction avant de se rendre compte sur le terrain des richesses de l’Oisans. Installée dans les combles de l’église Saint-Laurent, la collection de minéraux et les mises en scènes de la faune (plus de 140 espèces présentées) en font un bon espace de découverte du patrimoine naturel et culturel de l’Oisans. Vous voilà maintenant armés pour parcourir ce territoire ! <> Se rendre à Saint-Christophe en Oisans permet déjà de parcourir la vallée typique du Vénéon, l'une des plus importantes de l’Oisans, taillée par le glacier et s’enfonçant sur 30km au cœur du massif des Ecrins. La commune occupe la partie amont du bassin du Vénéon. Son territoire est le 6e de France par sa superficie mais est quasi inhabité. Aller à Saint-Christophe-en-Oisans marque une scission avec la vallée. On commence à entrer dans le domaine de la montagne. L’horizon s’ouvre vers des horizons de lumière, sur les sommets prestigieux, royaume de l’alpinisme. La commune abrite d’ailleurs le fort intéressant musée « mémoires d’alpinismes », à deux pas du cimetière où sont enterrés les célèbres guides montagnards et des alpinistes de renom. Il s’adresse à tous les pratiquants de la montagne, évoque à la fois l’histoire de l’alpinisme sur le massif des Ecrins et les émotions fortes de cette pratique. Incontournable pour poursuivre votre découverte de la région. On ne vient pas à Saint-Christophe sans s’arrêter à la Cordée, une référence, l’établissement incontournable de toute la vallée, à classer au patrimoine des Alpes. Hôtel-restaurant-bar-librairie typique, il a traversé le siècle (depuis 1907) sans perdre son âme. Il maintient une animation dans le village avec une programmation culturelle judicieuse. Les desserts de Marie-Claude Turc, la gérante, fille et petite-fille de guide, valent à eux-seuls le détour, comme la tarte aux citrons meringuées ou la tarte aux pistaches. <> On y accède par la vallée de la Romanche profondément creusée par les glaciers, puis la vallée du Ferrand. Situé à la lisière du parc National des Ecrins, le plateau présente le plus beau panorama sur le massif et ses sommets mythiques (la Meije, le Rateau). Classé et protégé, c’est un paradis pour les randonneurs avec de nombreux refuges pour les accueillir (le Rif Tort, les Clots, le Fay, les Mouterres). Quelque 20 000 moutons et des centaines de vache et de chèvres y prennent leur quartier d’été. On y accède de Besse, de Mizoën ou du Chazelet. Le mieux est d’emprunter le GR54 à pied, mais vous pouvez aussi y accéder en voiture par une piste carrossable parfois étroite et délicate. Besse, joli village de pierres, abrite la maison des alpages, avec un espace musée (bien réalisé) consacré au pastoralisme et à la vie, passée et présente, d’un village de montagne. Il propose également des sorties accompagnées et des visites guidées. Infos pratiques

Infos pratiques

Bourg d’Oisans www.bourgdoisans.com Oisans www.oisans.com/ Musée des minéraux et de la faune des Alpes www.musee-bourgdoisans.com / 04 76 80 27 54 Maison du parc des Ecrins 04 76 80 00 51 Parc national des Ecrins www.ecrins-parcnational.fr Saint-Christophe-en-Oisans www.berarde.com/ Musée Mémoires d’alpinismes 04 76 79 52 25 La Cordée www.la-cordee.com / 04 76 79 52 37 Vallée du Ferrand www.valleeduferrand.com Maison des alpages 04 76 80 19 09

Mardi 31 août 2010 En bref 2304 lectures
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