Temple du ski freeride, de l’alpinisme et de la haute montagne, la Grave tend depuis quelques années à se « démocratiser », notamment en s’ouvrant aux familles. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’est pas nécessaire d’être un alpiniste aguerri pour profiter du cadre majestueux de la Meije…
Cette volonté de rendre accessibles à tous – ou presque - les montagnes qui surplombent le village de la Grave n’est pas nouvelle. Mais à l’époque, le contexte était bien différent d’aujourd’hui. Dès 1894, un certain docteur Prompt envisage d’installer un hôtel de 50 lits au sommet de la Meije (à 3983 mètres d’altitude), dans le but d’y accueillir des malades pouvant être soignés uniquement grâce à une cure d’altitude, notamment ceux souffrant de phtisie (tuberculose pulmonaire). Ne pouvant concrétiser son projet d’accéder au sommet de la Meije grâce à un train à crémaillère souterrain, il envisagera en 1933 une solution encore plus farfelue : un téléphérique, qui relierait le village à la pointe de la Meije en quatre tronçons. Mais celle-ci étant trop effilée pour accueillir une gare, le docteur Prompt envisage ni plus ni moins que de « décapiter » les 25 dernières mètres de la Meije pour la rendre plus plate. Cette solution ne sera heureusement pas retenue, et le projet ne verra jamais le jour. En 2010, la « démocratisation » du tourisme à la Meije est nettement moins radicale, et passe d’abord par le prix. Depuis l’an passé, les téléphériques des glaciers de la Meije proposent un forfait famille particulièrement attractif : 49 euros l’aller-retour pour les deux parents et tous leurs enfants, sans limitation de nombre. Vous voici donc embarqué(e) dans le téléphérique. Nous ne saurions que trop vous conseiller de faire une petite halte à la gare intermédiaire, à 2400 m d’altitude. Le temps par exemple d’aller pique-niquer au bord d’un petit lac à quelques pas de la gare du téléphérique. Pour vous dégourdir les jambes et admirer le magnifique panorama, vous pouvez aussi emprunter un sentier en balcon au profil assez doux (150 mètres de dénivelé environ depuis cette gare intermédaire), qui vous conduira en une quarantaine de minutes de marche au refuge de Chancel. Vous passerez à proximité du lac de Puy Vachier, bien connu des skieurs et snowboardeurs, puisque situé au pied du couloir de la Banane, une variante classique de l’itinéraire des vallons de Chancel l’hiver. Au refuge, Daniel Philippe, le gardien, vous accueillera dans une ambiance à la fois chaleureuse et décontractée. Profitez-en pour goûter son omelette Chancel, très appréciée des skieurs. Sachez aussi que vous pouvez bien sûr passer la nuit au refuge. De retour à la gare intermédiaire du téléphérique, à 2400 m, vous prenez cette fois les bennes jusqu’à l’arrivée, à 3200 mètres. Après avoir souffert de la canicule grenobloise, vous souhaitez vous rafraîchir pour de bon ? Direction la grotte de glace – située à proximité de la gare d’arrivée – où la température oscille entre moins cinq et plus cinq degrés. Au gré des galeries de cette grotte, vous découvrirez aussi des sculptures, représentant principalement des animaux (rhinocéros, gorilles, tortues,etc). Entrée : 4 euros adultes, 3 euros enfants. Au départ de la gare supérieure (3200 m), vous pouvez aussi envisager une balade commentée d’une heure et demie sur le glacier de la Girose, avec un encadrement assuré par le bureau des guides de la Grave. Accessible dès six ans, cette balade ne présente pas de difficulté particulière, et ne requiert pas non plus une grosse condition physique. Elle vous permettra, en toute sécurité, de cheminer entre séracs et crevasses, dont certaines peuvent atteindre quarante mètres de profondeur. Impressionnant ! Votre guide vous expliquera aussi la vie des glaciers, leur formation, leur recul, etc. Tarif : 25 euros par adulte, 22 euros par enfants. Tous les mercredis, vendredis et dimanches. Réservations au 04 76 79 90 21 ou inscriptions à la caisse du téléphérique, dans la limite des places disponibles. La Grave (1h30 de Grenoble) 04 76 79 90 05 / www.lagrave-lameije.com <
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