A la découverte des jardins de Lyon

En bref par Jérémy Chauche

Entouré de statues majestueuses ou de roses anciennes, quelques endroits où se mettre au vert cet été à Lyon.

Si l’on dit milieu urbain, on pense béton et goudron. Pourtant, Lyon est loin d’être une ville grise. Il suffit de faire quelques pas et de laisser trainer son regard ici ou là pour y trouver quelques charmants espaces verts. De l’incontournable parc de la Tête d’or à des jardins « cachés », une balade à travers Lyon les pieds dans l’herbe et une marguerite dans les cheveux. <> Tous les Lyonnais y ont usé leurs culottes courtes, mangé une crêpe au chocolat, canoté sur le lac, fait la sieste sous les arbres multi-centenaires… Au cœur de Lyon, le parc de la Tête d’or est une institution. Mais au fait pourquoi « de la Tête d’or » ? A en croire la légende et la toponymie (deux critères qui mentent rarement) le parc de la Tête d’Or cache un trésor. Il s’agirait d’un Christ à la tête d’or qui aurait été enfoui là alors que le parc n’était encore qu’un vaste champ. Aucune certitude mais il semblerait que le trésor soit là depuis les grandes invasions, à moins que ce ne soit depuis la persécution des protestants. D’autres affirment que le nom du parc viendrait de celui d’une auberge, le Logis de la Tête d’or, située dans le quartier de la Guillotière et dont le propriétaire aurait été chassé pour avoir reçu dans son établissement quelques gens aux mœurs légères. Il aurait alors déménagé sa gargote dans un lieu qui n’était alors qu’un marécage, l’actuel parc. Chasse au trésor ou prosaïsme, choisissez votre légende ! <> Quand, de la très minérale place des Terreaux, on passe la porte du Palais Saint-Pierre, on se retrouve dans un petit jardin calme et frais. A l’ombre des tilleuls, des bouleaux et du grand chêne, le lecteur solitaire, les flâneurs ou les amoureux sur leurs bancs publics y côtoient des sculptures de Rodin, Carpeaux ou Bourdelle. Au centre du jardin, trône un bassin circulaire surmonté d'un sarcophage antique et d'une petite statue d’Apollon, dieu romain des arts. Si aujourd’hui, le lieu est occupé par le musée des Beaux-Arts de Lyon, il accueillait autrefois des religieuses. Fondée au VIe siècle, l’abbaye royale a connu de nombreuses transformations. Les dames de Saint-Pierre qui y sont accueillies sont issues de la haute noblesse. Elles sont très cultivées, aiment les arts, font preuve d’un grand raffinement… Il n’en fallait pas plus pour qu’on mette en doute les bonnes mœurs de cette communauté féminine : apparitions (parmi lesquelles celle d’un grand chien noir passe-muraille), fantôme de religieuse (une abbesse défunte aurait vendu son âme au diable et reviendrait hanter les vivantes), jeunes novices possédées et même renvoi d’un jeune jardinier pas déplaisant à regarder... L’abbaye éveille les fantasmes populaires. Fantasmes remisés au placard avec la Révolution qui chasse les religieuses. La Ville, nouvelle propriétaire, fait alors du lieu un dépôt de linge, une bourse, la bibliothèque municipale… puis l’actuel musée des Beaux-Arts. <> En 1853, à l’expropriation des moines, l’abbé protesta : « Nous dominions tout et n’étions dominés par personne ! » Le jardin des Chartreux donne en effet cette impression de surplomber la ville et on ne peut que comprendre les regrets du bon abbé. Le jardin des Chartreux recouvre 10 hectares des pentes occidentales de la colline de la Croix-Rousse, en trois terrasses et offre tout à la fois le calme de la nature et une vue imprenable sur la Saône, le vieux Lyon et la colline de Fourvière. <> Le jardin du Rosaire relie la montée Saint-Barthelémy à l’esplanade de Fourvière en un itinéraire tout en lacets longé d’ifs, de buis, de tilleuls, véritable coulée verte à flanc de colline avec ses 25.000 m² et quelque 1.400 mètres de chemin. Si au cours du XXe siècle le jardin a été maintes fois modifié, replanté, remodifié, on y découvre dans un recoin une collection d’hortensias, une roseraie aux roses anciennes et majestueuses ou encore un verger d’arbres fruitiers. Le long de la promenade, on croise également le « jardin chinois » (il fut un temps où un Chinois à la main verte y cultivait son potager), le « jardin de la ruine » (qui sans surprise abrite une bâtisse délabrée) ou encore le « jardin des roses », ancien potager jésuite… Ne cachons pas au promeneur curieux que la balade grimpe, mieux vaut descendre du jardin qu’y monter… Crédits photo : Marie Signoret

Infos pratiques

Parc de la Tête d’or, entrée principale par la place du Général-Leclerc, Lyon 6ème Musée des Beaux-Arts de Lyon, Palais Saint-Pierre, 20 place des Terreaux, Lyon 1er Jardin des Chartreux, entrée au 36 cours Général-Giraud, Lyon 1er Jardins du Rosaire, entrées sur l'esplanade de Fourvière et montée Saint-Barthelémy, Lyon 5ème

Mardi 22 juin 2010 En bref 2238 lectures
Des pages de bonheur La sarbacane

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