Il faut avoir eu un cerf-volant entre les mains pour comprendre que ce bidule a priori anodin peut procurer des sensations autrement plus agréables que la crainte d'en prendre un sur le coin de la caboche lorsque, allongé tranquillement dans l'herbe, on entend un débutant multiplier les crashs à quelques mètres de soi. Le tout étant de faire montre de doigté, d'endurance et de concentration, maigres pré-requis au regard des possibilités offertes par cette invention.
On peut considérer que l'homme manie le cerf-volant depuis des temps immémoriaux sans craindre l'hyperbole : évoquée pour la première fois dans des écrits chinois datant du IVe siècle avant Jésus Christ, cette activité y était déjà présentée comme datant d'un bon bout de temps. Ceci étant, les braves pêcheurs auxquels on attribue par défaut la mise au point de cet instrument ont rapidement passé la main à des personnes aux intentions moins louables. C'est en effet dans un cadre militaire que s'est d'abord généralisée son utilisation (envoi de signaux, vols humains d'observation...), y compris en occident lors de son introduction au XIIe siècle. Il faudra ainsi attendre le XVIIIe siècle et le célèbre coup de foudre de Benjamin Franklin pour que le cerf-volant acquiert ses lettres de noblesses et contribue à d'importantes avancées scientifiques, notamment en matière de météorologie et d'aéronautique. <> Ce nécessaire historique étant posé, entrons dans le vif du sujet. Dans la plupart des cas, un cerf-volant se compose de trois éléments. Une voilure, généralement taillée dans une toile de nylon, une armature en fibre de verre ou en carbone et enfin une ou plusieurs lignes de retenues, chaque matériau ayant été sélectionné pour son équilibre entre résistance et souplesse (ce n'est pas un hasard si l'on a souvent recours au bambou dans la fabrication de modèles traditionnels). Deux qualités dont on mesure l'importance dès la première prise en main : faire voler un cerf-volant ne se résume pas à le tenir en laisse d'un air détaché mais, pour faire court, à constamment adapter la tension qu'on exerce sur les lignes aux caprices du vent. Pour faire court, car il existe à peu près autant de techniques de guidage que de types de cerfs-volants, et donc autant de manières (dilettante, artistique, sportive, compétitive) de vivre par procuration le rêve qui valut à Icare une vilaine insolation. <Infos pratiques
Le Cri du kangourou, 21 rue d'Algérie, Lyon 1 / 04 78 39 59 26 Kangaroo Team / 06 78 11 95 55 ASCUL / 04 26 99 38 23
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