Le hockey subaquatique

En bref par Jérémy Chauche

A l'heure où vous lirez ces lignes, les Jeux Olympiques d'Hiver de Vancouver ne seront plus qu'un souvenir, un de ces amas d'exploits et de drames dont le sport de haut niveau est fécond. Il faudra maintenant patienter jusqu'à l'an 2014 pour que bobsleighs, balais de curling et skis soient la cible de toutes les attentions. Et si vous mettiez ce temps à profit pour découvrir le hockey subaquatique ?

Croyez-le ou non, le hockey subaquatique descend directement du hockey sur glace, ce sport collectif aussi physique que tactique sur lequel règnent sans partage des équipes nord-américaines, scandinaves et slaves. Les premières traces de cette activité remontent aux années cinquante en Angleterre, tandis qu'on date son importation en France à la fin des années 60. Il a toutefois fallu patienter jusqu'au milieu des années 80 pour que sa pratique se structure en termes de règles et de championnats sous l'égide de la Confédération Mondiale des Activités Subaquatiques. Confédération qui, pour l'anecdote, fut présidée en son temps par le commandant Cousteau. <> Rassurez-vous, le port du bonnet rouge n'en est pas pour autant devenu obligatoire. La tenue règlementaire se résume en effet à un masque de plongée, un tuba, un bonnet de waterpolo (plus pour se protéger les oreilles que pour se prémunir d'une invasion de poux), un gant de protection, une crosse d'une trentaine de centimètres, une paire de palmes et un protège-dents. Un équipement que l'on résumera en deux mots : mobilité et sécurité. Mobilité car du temps où le hockey subaquatique se pratiquait avec bouteille de plongée et crosse de hockey sur glace, les sensations éprouvées évoquaient plus un règlement de compte mafieux à base de chaussures en ciment que la fluidité et l'élégance définissant les sports d'eau. Sécurité ensuite, car si le hockey subaquatique se révèle à l'usage bien moins brutal que son cousin sur patins (ne serait-ce parce qu'on n'y règle pas un litige à coups de phalanges), personne n'y est à l'abri d'un mauvais coup. Terminons ces formalités par quelques chiffres sur lesquels veillent la Fédération Française d'Études et de Sports Sous-Marins (FFESSM) : 300 m² de surface de jeu, 2 équipes de 6 joueurs généralement répartis équitablement en attaque et en défense, 3 arbitres (2 qui barbotent, 1 à l'extérieur du bassin), 2 mi-temps de 15 minutes et des pénalités «d'emprisonnement» de 2 ou 5 minutes pour les joueurs les moins fairplays. Le compte est bon. <> Comme vous l'avez probablement remarqué, le hockey subaquatique partage nombre de similitudes avec le hockey sur glace. Le but du jeu en fait partie, puisqu'il s'agit d'y guider un palet jusqu'au but adverse, non pas en patinant mais en nageant, et en apnée s'il vous plait. Conséquence de ce contexte sous-marin, la pratique de cette discipline repose autant sur une bonne maîtrise de sa respiration que sur l'acquisition d'une forme physique susceptible de dompter l'engourdissement propre à l'immersion. La récompense est à la hauteur de l'investissement : au-delà de l'impression de propreté et de légèreté éprouvée au terme d'une partie et du caractère valorisant que revêt l'application d'un plan de jeu collectif, le hockey subaquatique s'accompagne d'un sentiment de liberté des plus grisants. Quant à la vision de ces corps (féminins ou masculins) ondulant le long de trajectoires où la souplesse le dispute à l'intensité, elle confère une dimension pour le moins féérique à l'ensemble. Notez d'ailleurs qu'en tant qu'observateur, il est préférable, dans la mesure du possible, d'enfiler un maillot de bain et de s'immerger en marge de l'action pour en profiter dans les meilleurs conditions. <> Bien que de moins en moins insolite et bien que la France abrite des équipes parmi les plus talentueuses, le hockey subaquatique n'appartient pas encore au cercle très fermé des sports où le choix d'un club se révèle encore plus cornélien que celui de Rodrigue entre l'amour de Chimène et le respect de son paternel dans Le Cid de Corneille. A Lyon, il faudra ainsi vous en remettre à l'Association Sportive de la Communauté Urbaine de Lyon (ASCUL), dont la section «plongée» investit la piscine intercommunale de Vénissieux deux fois par semaines pour taquiner le palet. Il est intéressant de noter que sur un simple entretien ses responsables pourront vous proposer une initiation gratuite, le temps de goûter à l'esprit de camaraderie et de compétition au cœur du hockey subaquatique, au fort goût de «reviens-y».

Infos pratiques

Association Sportive de la Communauté Urbaine de Lyon Entraînement mixte tous les lundis de 20h45 à 21h45 et tous les jeudis de 19h45 à 21h45 Inscriptions tous les mercredis de 19h à 20h30 A la piscine intercommunale de Vénissieux Lyon Saint-Fons / 06 68 12 60 37

Jeudi 25 février 2010 En bref 3740 lectures
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