Nul besoin d'être au service secret de Sa Majesté la Reine d'Angleterre pour deviner ce que peut cacher la contraction Speedminton : du badminton dont les pratiquants auraient mangé du guépard au petit déjeuner. Ce serait toutefois aller un peu vite en besogne et occulter une bonne partie de l'intérêt de ce jeu de raquettes hybride.
D'abord, un peu d'histoire. Nous sommes à l'aube du vingt-et-unième siècle en Allemagne et le dénommé Bill Brandes, grand amateur de badminton devant l'éternel, en a marre. Il en a marre d'être obligé de s'adonner à son sport de prédilection en salle, le moindre courant d'air transformant une partie en extérieure en désastre. Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, Brandes va alors plancher pendant sur un équipement à même de supporter les conditions climatiques qui le défrisent, jusqu'à donner naissance au shuttleball puis à la marque commerciale Speedminton en 2001. Depuis, son invention a fait des émules : évidemment très populaire dans son pays d'origine, la discipline compterait en France une dizaine de milliers de joueurs et une petite trentaine de clubs. A LA VITESSE SUPERIEURE D'où vient cet intérêt pour cette activité que d'aucuns considèrent comme anecdotique ? D'une paire de qualités. Tout d'abord, comme le laisse entendre sa genèse, le Speedminton s'adapte à tous les terrains, du bitume d'un toit d'immeuble à la pelouse d'un jardin en passant par le sable d'une plage. A la fois car on peut y jouer pour le simple plaisir d'effectuer quelques échanges avec un partenaire, mais aussi parce qu'un terrain peut se délimiter avec trois fois rien. En effet, la surface de jeu réglementaire se compose simplement de deux carrés de 5,5 m de côté espacés de 12,8 m. En l'absence de filet, il suffit ainsi d'un bout de craie ou de bandes de caoutchouc pour se confectionner un court digne de ce nom et, bien entendu, de connaître les règles officielles, elles aussi très accessibles : 3 sets gagnants de 16 points, interdiction de toucher le volant avec son corps, engagement déterminé par tirage au sort... Comble de la flexibilité, vous pouvez rompre avec son objectif initial et vous y adonner entre quatre murs pour échapper au froid ou à la pluie. Quant à la deuxième qualité du Speedminton, il s'agit de son intensité, favorisée par le « nouvel équipement » mentionné en introduction. De leur côté, les raquettes revêtent une forme proche de celles utilisées au squash, leur cordage étant plus resserré et leur manche plus court. Le volant est pour sa part rebaptisé speeder. L'appellation n'est pas anodine : grâce à son poids revu à la hausse et à sa forme aérodynamique, il peut être propulsé à 260 km/h dans sa déclinaison « fun » et à près de 300 sous sa forme compétitive ! NOIR C'EST NOIR Le Speedminton est par conséquent un sport très physique, où la victoire, en double comme en simple, dépend tout autant de la mobilité des adversaires que de la précision de leurs frappes. Reste que comme indiqué ci-dessus, il est avant tout un excellent moyen d'allier effort et détente. Car en plus d'être appréciable par tous les temps et sur toutes les surfaces, il peut l'être à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Par quel miracle ? Celui qui se cache sous le terme blackminton, variante nocturne du Speedminton qui prend place sous les feux de projecteurs de lumière noire, le corps couvert de peinture phosphorescente (tant pour la visibilité que pour l'esthétique) et avec un night speeder, autrement dit un volant muni d'une tête lumineuse. Le tout s'apprivoise par groupes de six, les trois terrains correspondants étant tracés de façon à ce que leurs zones de jeu forment un cercle. Matériellement plus commode, cette disposition renforce entre outre l'aspect pyrotechnique du blackminton pour un résultat des plus spectaculaires, les speeders se croisant dès lors telles des lucioles lancées à pleine vitesse vers un carrefour dont on aurait supprimer toute signalétique. Le danger est l'opprobre de la Sécurité Routière en moins. OU PRATIQUER A LYON ? Où bon vous semble, vous l'aurez compris. Ceci étant, pour plus de formalisme, deux adresses méritent d'être portées à votre attention. La première, c'est celle de la Fédération Française Omnisports des Personnels de l'Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports, plus exactement celle de son antenne à Oullins. Elle s'adresse comme son acronyme l'indique aux employés de la fonction publique mais ne leur est pas exclusive. N'hésitez donc pas à l'approcher même si vous n'avez pas le profil. Dans le cas contraire, il faudra vous orienter vers le Speedminton Club de Salagnon, lequel accueille chaque semaine une séance de 2h d'entrainement libre et, en sa qualité de membre de la toute jeune Fédération Sportive de Speedminton, organise régulièrement des tournois et des soirées blackminton.Infos pratiques
Fédération Française Omnisports des Personnels de l'Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports à Oullins (10 min de Lyon) / 04 26 63 93 18 http://www.2fopen.com Speedminton Club de Salagnon (45 min de Lyon) Inscription : adultes : 15€ / Couple : 25€ / Enfants : 10€ / +5€ pour les non-résidents http://speedsalagnon.unblog.fr
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